F.A.Q

Le SEL, c’est du troc ?

Pas du tout. Dans le troc, deux personnes échangent au même moment deux choses qui ont à peu près la même valeur.

Dans le SEL, l’unité de mesure pour calculer les échanges permet de transférer, à différentes personnes et différents moments, des services, des savoirs ou des biens qui ont des valeurs différentes.

Comment fixer la valeur d’un échange ?

Dans le Sel Abrayliens, comme dans la plupart des autres SEL, on considère que tout travail a la même valeur. C’est donc plutôt le temps qui fixe la valeur : 1 grain de sel ou abraylien pour notre SEL par minute de travail (ou 60 grains de sel de l’heure). Il est important de se mettre d’accord avant l’échange sur les éventuels frais annexes : transport, carburant de la tondeuse prêtée, matériel à usage unique apporté par l’offreur.

Mais alors, pour un objet, comment faites-vous ?

C’est vrai que c’est un peu plus délicat. Mais on peut raisonner de la façon suivante : Ce fauteuil que me propose Lucie, combien de temps suis-je prêt à passer pour l’acquérir ? En fin de compte, le montant d’une transaction est toujours fixé de gré à gré entre deux adhérents.

Et lors d’une Bourse Locale d’Echange, il est souhaitable que chaque offreur ait affiché le montant estimé de son objet.

Dans mes échanges, dois-je privilégier un adhérent dont le compte est très positif ?

Est-ce à dire qu’un adhérent dont le solde est très positif est plus digne de confiance qu’un autre adhérent dont le solde est nul, voire négatif ?

Absolument pas !!! Les comptes en abrayliens (unités de mesure locales) ne peuvent et ne doivent pas être assimilés à des comptes bancaires en €uros !

Ces deux types de comptes n’ont absolument rien de comparable. Pour une offre similaire, il serait d’ailleurs plus logique de privilégier l’adhérent qui a le solde le plus bas.

Mais moi je n’ai rien à proposer !

C’est ce que tout le monde dit !

Pourtant chacun possède une richesse à donner aux autres : faire de la pâtisserie, du bricolage, proposer les noix de son jardin, raconter des histoires aux enfants, écouter celui qui a un gros coup de cafard.

Tout le monde, enfants, retraités, chômeurs, salariés, a quelque chose à proposer. Il suffit d’être à l’écoute de ses différences.

Dans notre SEL, on ne propose pas ce que l’on sait faire, mais plutôt ce que l’on aime faire. Ce qui fait que lorsqu’on vous demande quelque chose que vous aimez faire, vous n’hésitez pas longtemps.

C’est fou ce qu’on peut découvrir alors comme nouveaux échanges.

Les échanges de services c’est du travail au noir ?

Non, l’esprit de nos Statuts et de la Charte indiquent que les membres du SEL Abrayliens s’engagent à ne pas faire concurrence aux professionnels.

Les services proposés sont ponctuels et de faible importance. Le Sel Abrayliens accepte le travail des professionnels.

Dans ce cas le professionnel doit déclarer en €uros son revenu en estimant sa correspondance avec les heures passées et payer la TVA.

Par exemple, si je suis garagiste, je peux aider quelqu’un à repeindre sa cuisine sans rien déclarer ; mais si je répare sa voiture, alors là, je dois le déclarer.

Le SEL ne nuit pas au commerce local : si Marie demande à Bernard de l’aider à retapisser son appartement parce que ses fins de mois sont difficiles, c’est un autre artisan ou commerçant qui bénéficiera de l’argent économisé par Marie.

Plus il y a de convivialité et de rencontres, plus il y a d’échanges, plus se créent des liens de proximité, entraînant de nouveaux échanges. Au SEL on a coutume de dire que le lien vaut plus que le bien.

Les Abrayliens, finalement, c’est une monnaie comme des €uros ?

Non, l’Abraylien n’est pas une monnaie ; c’est une unité de mesure servant également à mémoriser les échanges.

Une monnaie peut se capitaliser, se dévaluer. Une monnaie peut rapporter des intérêts, pas les grains de sel ou abrayliens.

Et puis, dans le SEL, il n’y a pas d’agios... !

Et pour les assurances ?

Le Sel de Loire est une association de fait. Chaque membre est responsable de lui-même.

En cas de problème, c’est l’assurance responsabilité civile individuelle qui doit remplir son rôle.

Quelle garantie a-t-on sur la qualité des biens ou des services proposés ?

Aucune. C’est aux adhérents de discuter, pour savoir si l’un a le niveau de qualification que souhaite l’autre ou ce qui se passe si l’objet tombe en panne le lendemain, afin de se mettre d’accord avant l’échange. Pas de solution toute faite, ça passe par la discussion et la confiance.

Qu’est-ce qui m’empêche de partir avec un compte négatif ?

Lors de l’adhésion vous avez signé les Statuts, la Charte et le règlement intérieur qui indiquent clairement que l’on doit remettre son compteur à zéro avant de partir.

C’est un engagement moral. Un débit constitue un engagement à rendre au groupe des biens, des services, ou des savoirs.

Or, dans le SEL, entre les personnes qui se rencontrent et font connaissance naît la confiance en même temps que l’engagement moral. En pratique, ça suffit pour que ce genre de comportement irresponsable soit très rare.

On peut rester dans le négatif indéfiniment ?

Non, le SEL Abrayliens fixe des limites : entre - 2000 et + 2000 abrayliens. Si un adhérent atteint cette limite, on lui rappelle les règles.

Néanmoins, il peut arriver que l’on dépasse ces limites temporairement. Quoi qu’il en soit, les adhérents ne doivent pas quitter le SEL avec un compte négatif.

Ce n’est pas grave d’avoir un compte SEL en négatif ?

Pas du tout. Comme dans la plupart des SEL, chacun commence avec un compte à zéro. Si j’ai versé 200 grains de sel pour la guitare de David, son compte devient positif mais le mien, négatif, remontera au fur et à mesure que j’écoulerai mes confitures à 25 abrayliens le pot.

Ainsi, dans un SEL, il y a nécessairement des adhérents qui ont un compte négatif, et d’autres un compte positif. C’est normal et indispensable